Mentor Blasco, d’abord paysagiste, aborde peu à peu la composition. Et cette évolution s’accompagne justement d’une plus grande liberté, d’un plus exclusif amour pour les seules qualités de la peinture. C’est ainsi que nous pouvons suivre dans ses paysages de Solliès-Pont et de Menton l’équitable transformation de sa façon de traiter le sujet. Toujours, il a gardé cette bonne habitude d’extraire de la nature ce qu’elle a de durable et de pur. Aussi le paysage méditerranéen lui convient-il à merveille et, peu à peu maître de son sujet, Mentor Blasco parvient à se jouer de lui, sans jamais rompre le contact avec l’émotion qu’il lui a donnée. Assurément, le peintre se doit de travailler beaucoup encore pour atteindre à une œuvre plus durable. Mais il semble qu’il ait en sa possession tous les dons nécessaires à cette progression. |
Mentor Blasco habite une maison merveilleuse, moitié théâtre, moitié atelier, non loin du quai de Jemmapes. Et chaque fois que je passe dans ce quartier, un des plus beaux, un des plus étranges de Paris, je pense au jeune peintre qui travaille, qui cherche dans la solitude, loin de toutes les chapelles, groupes et raisons sociales d’une bonne volonté où se mêle presque toujours un dangereux cabotinage. |
En pénétrant Galerie Dermes, rue Neuve, on reste comme étourdi par les couleurs vives du peintre Mentor. Ce sont là, en effet, paysages ensoleillés, traités avec une telle hardiesse, avec une si complète ignorance (voulue d’ailleurs) des lois picturales, que l’on en demeure étonné.
Pour Mentor, en effet, la vie de la nature se manifeste par une abondance de jaune auquel, comme par fantaisie, les teintes les plus diverses apportent , en chassant la monotonie, une harmonisation assez inattendue. |