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• Grand Prix 1966
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Courneuve, présentation

Grand Prix 1966 des Peintres témoins de leur temps décerné au peintre Blasco Mentor Musée Galliera, Paris

En 1966, Mentor obtient le Grand Prix du Salon, il s'agit d'une véritable consécration pour lui, qui va voir sa carrière artistique prendre encore davantage d'élan.
Le Grand Prix est remis, lors d'une réception officielle, par Isis Kischka, fondateur et secrétaire général des Peintres témoins et matérialisé par un chevalet proposant une plaque de cuivre gravée.

Mentor conservera tout au long de sa vie ce témoignage valeureux de ses pairs et y déposera l'un des portraits de Neige (Nieves), Portrait de ma femme, 1955, huile sur toile, 55,5 x 33 cm ; il installera l'ensemble dans la galerie de la chambre de sa demeure-atelier, la Casa Nieves.

Extrait de l'allocution d'Isis Kischka, Secrétaire général et fondateur du Salon des Peintres témoins de leur temps

(…) La tradition veut maintenant qu'à chaque Exposition nous donnions un Prix à un des artistes exposants non pas pour le distinguer de ses pairs mais pour faire valoir un mérite particulier qui est celui du respect pour le sujet donné.
Nous avons, à propos de cette Exposition, été extrêmement embarrassés car chacune des œuvres, chacune des peintures particulièrement, méritait d'être choisie ; en effet, chaque artiste ayant accepté la commande et le thème imposé, a en même temps accepté la contrainte exceptionnelle du format unique.
Il nous a donc fallu rechercher et ajouter au mérite actuel les prestiges antérieurs et cela nous a amenés à décerner le Prix à un peintre remarqué régulièrement pour sa fidélité au sujet donné et sa compréhension devant tous les thèmes proposés.
Qu'il s'agisse de « l'Événement » ou de « l'Amour », du « Bonheur » ou des « Richesses de la France », le tableau de cet artiste a toujours été un pôle d'intérêt pour les visiteurs.
Je pense que tous, amis présents, vous approuverez notre choix lorsque vous saurez que nous avons désigné le peintre Blasco Mentor (…)

Allocution de Blasco Mentor

Mesdames, Messieurs, Chers Amis, Me voilà devant vous honoré cette année du Prix. Je suis ému et confus mais j'ai pris la précaution d'écrire quelques lignes afin d'être sûr au moins de pouvoir vous lire des phrases cohérentes, autrement, je risquais fort de bafouiller lamentablement.
Être honoré par vous m'oblige d'être digne de cette distinction et je me demande si l'honneur qui m'échoit je le mérite ou pas. Mais le fait est là et j'accepte l'honneur que vous me faites avec philosophie en me disant que vous vous y connaissez mieux que moi dans ces choses-là.
Mais puisque je suis là et que l'occasion s'offre, je veux vous dire quand même avec quelle émotion et reconnaissance j'ai participé à ce Salon. J'ai le souvenir de la première fois où j'ai pu accrocher un tableau ici, c'était une fête que je n'oublierai pas de sitôt. Je dois à ce Salon beaucoup de choses et la première à ne pas m'être trouvé tout seul à vouloir mettre un nez à la place du nez.
Ici, j'ai appris que l'on pouvait mettre le nez à sa place. Ici, j'ai vu de très bons tableaux. Ici, j'ai été fier d'être accroché à côté de certains. Ici, à côté de noms sonores, j'ai été fier de ne pas être ridicule. Ici, en somme, j'ai grandi. Ici, je n'ai jamais exposé à la légère, je l'ai fait avec amour. Et si je pense à tous les efforts qu'il faut aux organisateurs, KISCHKA en tête, je ne peux que prendre au sérieux une affaire qui nous intéresse tous.
Je sais aussi bien que vous tous les risques que comporte un Salon comme celui-là. Ici, si l'on triche ça se voit. Et, croyez-moi, on ne triche pas.
Ce Salon, comme toutes les grandes entreprises, a passé à travers bien des dangers, mais si on le voit dans la perspective historique de l'art, on s'apercevra plus tard du rôle utile qu'il a joué.
Tout le monde sait que, pour le vin, il y a des années meilleures que d'autre, mais un grand cru est un grand cru, un cru prestigieux reste un cru prestigieux, eh bien notre Salon est un vin prestigieux dont le prestige n'a jamais été terni.
Nous allons nous remettre à la tâche comme les vignerons après l'orage, nous allons soigner encore mieux que jamais notre vigne pour que le vin soit encore meilleur. Merci à tous d'être ici ce soir.

Isabelle ROLLIN-ROYER