Courneuve, genèse de l'oeuvre

ÉTUDES CARTONS

Études sur carton, conservées à Solliès-Toucas.

galerie etude carton

ÉTUDE DU PLAFOND, huile sur carton, 103 x 155 cm
ÉTUDE DU PLAFOND
huile sur carton
103 x 155 cm

ÉTUDE PLAFOND DE LA CONQUÊTE DU BONHEUR, huile sur carton
ÉTUDE PLAFOND DE LA CONQUÊTE DU BONHEUR
huile sur carton

ÉTUDE PLAFOND DE LA CONQUÊTE DU BONHEUR, huile sur carton
ÉTUDE PLAFOND DE LA CONQUÊTE DU BONHEUR
huile sur carton

ÉTUDE DU PLAFOND, huile sur carton, 103 x 155 cm
ÉTUDE PLAFOND
huile sur carton
103 x 155 cm

ÉTUDE PLAFOND DE LA CONQUÊTE DU BONHEUR, 1966, mine de plomb sur carton, 37 x 96 cm, (verso)
ÉTUDE PLAFOND DE LA CONQUÊTE DU BONHEUR
1966
mine de plomb sur carton
37 x 96 cm
(verso)

ÉTUDE PLAFOND DE LA CONQUÊTE DU BONHEUR, 1966, huile sur carton, 37 x 96 cm, (verso)
ÉTUDE PLAFOND DE LA CONQUÊTE DU BONHEUR
1966
mine de plomb sur carton
37 x 96 cm
(verso)

ÉTUDE DU RIDEAU DE SCÈNE, huile sur carton
ÉTUDE DU RIDEAU DE SCÈNE
huile sur carton

ÉTUDES PRÉPARATOIRES

Études préparatoires, huile sur papier kraft, 2,65m, conservées à Solliès-Toucas.

galerie etudes preparatoires

ÉTUDE PRÉPARATOIRE, huile sur papier kraft, panneau de gauche du mur de droite
ÉTUDE PRÉPARATOIRE
huile sur papier kraft
panneau de gauche du mur de droite

ÉTUDE PRÉPARATOIRE, huile sur papier kraft, panneau de droite du mur de droite
ÉTUDE PRÉPARATOIRE
huile sur papier kraft
panneau de droite du mur de droite

ÉTUDE PRÉPARATOIRE, 1966, huile sur papier kraft, plafond
ÉTUDE PRÉPARATOIRE
1966
huile sur papier kraft
plafond

ÉTUDE PRÉPARATOIRE, 1966, huile sur papier kraft, plafond
ÉTUDE PRÉPARATOIRE
1966
huile sur papier kraft
plafond

ÉTUDE PRÉPARATOIRE, 1966, huile sur papier kraft, plafond
ÉTUDE PRÉPARATOIRE
1966
huile sur papier kraft
plafond

ÉTUDE PRÉPARATOIRE, 1966, huile sur papier kraft, plafond
ÉTUDE PRÉPARATOIRE
1966
huile sur papier kraft
plafond

ÉTUDE PRÉPARATOIRE, huile sur papier kraft, plafond
ÉTUDE PRÉPARATOIRE
huile sur papier kraft
plafond

ÉTUDE PRÉPARATOIRE, huile sur papier kraft, plafond
ÉTUDE PRÉPARATOIRE
huile sur papier kraft
plafond

ÉTUDE PRÉPARATOIRE, huile sur papier kraft, rideau de scène
ÉTUDE PRÉPARATOIRE
huile sur papier kraft
rideau de scène

ÉTUDE PRÉPARATOIRE, huile sur papier kraft, rideau de scène
ÉTUDE PRÉPARATOIRE
huile sur papier kraft
rideau de scène

ÉTUDE PRÉPARATOIRE, LES FRUITS, huile sur toile, panneau 1
ÉTUDE PRÉPARATOIRE, LES FRUITS
huile sur toile
panneau 1

ÉTUDE PRÉPARATOIRE, LA CHASSE, huile sur toile, panneau 2
ÉTUDE PRÉPARATOIRE, LA CHASSE
huile sur toile
panneau 2

ÉTUDE PRÉPARATOIRE, LA PÊCHE, huile sur toile, panneau 3
ÉTUDE PRÉPARATOIRE, LA PÊCHE
huile sur toile
panneau 3

ÉTUDE PRÉPARATOIRE, LA CHASSE, huile sur toile, panneau 4
ÉTUDE PRÉPARATOIRE, LA CHASSE
huile sur toile
panneau 4

MAQUETTE

Maquette, huile sur carton, 1/10e, conservée à Solliès-Toucas.

galerie etudes preparatoires

MENTOR, LA CONQUÊTE DU BONHEUR - LA GENÈSE

En 1965, pour la salle de spectacle de la « Maison du Peuple - Guy Môquet » (image 1,
Maison du Peuple - Guy Môquet à la Courneuve
Photo Eric Madelaine
image 2),
Maison du Peuple - Guy Môquet à la Courneuve
plans aquarellés de l'architecte, René Py, archives municipales
la ville de La Courneuve commande au peintre Mentor un grand programme de « décoration ». C’est le terme employé à l’époque pour ce type de production artistique destinée à un bâtiment public. Mentor réalise alors, une peinture murale exceptionnelle, tant dans sa forme que dans ses dimensions.

Dans le livre que les éditions Cercle d’art consacrent en 1969 à La Conquête du bonheur de Mentor, l’auteur1 du texte écrit : « Peu d’artistes contemporains ont eu la chance, comme Mentor à La Courneuve, de recevoir la commande d’une grande œuvre publique. »

Durant trois mois, Mentor travaille sans relâche à la conception de cet ouvrage : esquisses, croquis, études vont se succéder. Il s’agit pour l’artiste, à partir d’un thème donné, d’imaginer un ensemble de figures, de les harmoniser et de proposer une composition cohérente qui échappe à la simple narration et à l’anecdote. Le défit pour Mentor est de répondre à la demande par une œuvre gigantesque dont la portée tendra à l’universalité. Car la difficulté réside bien ici, avant tout, dans les dimensions extraordinaires de la commande : 400 m2 (murs, plafonds, rideau de scène).

Il n’est alors pas question, par une succession d’images, de simplement relater les tentatives humaines pour satisfaire à d’immédiats plaisirs, mais plutôt de donner à voir une idée ; permettre par des moyens plastiques de saisir une quête ontologique et essentielle : des formes, des couleurs, des matières capables de restituer et de transcrire la quête du bonheur. Cette quête est une tension, elle est active, il s’agit d’une lutte, d’une véritable conquête, de la conquête de l’homme en même temps que de son histoire pour accéder à la félicité et à la plénitude : La Conquête du bonheur.
Pendant que Mentor travaille à la conception de l’œuvre, des spécialistes préparent les murs et les marouflent.

Après les esquisses et croquis, qui sont comme les brouillons des différentes parties de la décoration, Mentor réalise une maquette en carton, à l’échelle de 1/10. Les portes, les fenêtres, la scène et même les radiateurs sont pris en compte. Le dispositif permet à l’artiste de visualiser à l’avance l’ensemble de la composition, car il faut se souvenir que cette oeuvre peinte (du sol au plafond, avec le plafond compris) est monumentale. Par sa grandeur et l’articulation des différents panneaux peints, elle devra offrir au visiteur une sensation d’immersion. Il ne sera pas seulement « devant » la peinture, mais véritablement « dans » la peinture. La surface peinte sera tout autour et même au-dessus de lui, donnant l’impression étrange de l’expérience d’un littéral « enveloppement ».

Participant de ce cheminement préliminaire, Mentor réalise à mi-hauteur (2,65 mètres) de la composition finale, de grandes études préparatoires à l’huile sur d’immenses feuilles de papier kraft. Elles lui serviront sur place au moment de l’exécution finale. D’autres études, celles des grandes natures mortes envisagées pour les panneaux situés entre les fenêtres de la salle, sont peintes sur toiles.

LLe mur dont les dimensions sont les plus importantes est le mur de droite en entrant, celui qui met en scène la fédération des efforts humains pour repousser la muraille redoutable de l’obscurantisme, rempart qui une fois abstrait libérera la marche triomphante et joyeuse vers le bonheur et l’opulence. Ce panneau est immense : 18 mètres de long sur 5,30 mètres de haut. On imagine aisément qu’il est impossible d’improviser sur de telles dimensions. Aussi, Mentor, à l’instar des peintres du passé chargés de la décoration de grandes surfaces pour des palais, églises ou autres architectures, a-il recours à « la mise au carreau2 ».
Le tracé des carreaux apparaît nettement sur certaines des photographies de Mentor (image 1,
Mentor réalisant « la Conquête du bonheur »
Étude préparatoire pour le plafond sur papier kraft fixé au mur
image 2),
Mentor réalisant « la Conquête du bonheur »
Étude préparatoire sur papier kraft fixé au mur
lors de l’exécution in situ de La Conquête du bonheur.

Dans un souci de mise en harmonie de l’ensemble de la décoration, Mentor a plastiquement intégré les plinthes, les linteaux et poutrelles imposés par l’architecture du bâtiment en peignant ces éléments d’un trompe-l’œil de faux marbre sombre.

Nous suivons le cheminement de l’artiste à travers les divers travaux préparatoires et revivons la genèse et la conception de l’œuvre, en parcourant son évolution tout en en mesurant les écarts. Nous remarquons, par exemple que la grande figure solaire initialement envisagée à droite de la porte d’entrée principale a finalement été remplacée par un imposant et éclatant bouquet de fleurs.

Aujourd’hui, le recul du temps passé et la mise en relation des travaux préparatoires,conservés à Solliès-Toucas et pour la plupart inédits (esquisses, croquis, études, maquette) avec l’œuvre aboutie, nous donnent à mesurer la complexité et la richesse de cet ensemble exceptionnel. S’il est vrai que Mentor a eu la chance d’accéder à une commande officielle d’une telle envergure, force est de constater que dans le champs artistique de la seconde moitié du XXe siècle, rares sont les artistes capables de répondre avec une telle maîtrise à ce défit magistralement relevé ici par la réalisation à La Courneuve de la peinture murale La Conquête du bonheur.

Isabelle ROLLIN-ROYER, janvier 2010
1 Jean Rollin, critique d'art.
2 La mise au carreau est une technique souvent utilisée à la Renaissance. Elle permet de reproduire un dessin à un format différent en respectant rigoureusement les proportions. Le principe est simple, il s'agit de quadriller un dessin préparatoire afin de créer des points de repère, à la manière d'une grille. On reproduit ensuite ce quadrillage sur le support final et on reporte les points de repère.